Cyber sécurité rime avec souveraineté, estime le Président Chinois

Lors de sa conférence à Beijing du 16 décembre 2015, « supposée » mondiale (car sujette à controverses et donc quelque peu boycottée), le président chinois Xi Jinping a exprimé sans ambages,en parlant de stratégie en matière de cyber sécurité, que tous les pays doivent se respecter les uns les autres, par la prise en compte de la notion de « cyber souveraineté », c’est-à-dire la capacité d’une nation à gérer en toute autonomie ses modèles de sécurité informatique, dont plus particulièrement internet.
Il a ajouté que chaque pays dispose du droit le plus absolu pour mettre en œuvre ses propres méthodes de réglementations et de contrôles à ce sujet.

La Chine, largement critiquée pour ses réglementations très strictesdans la mesure où de nombreux sites, blogs et autres connaissent systématiquement la censure, continue ainsi d’affirmer, par ce discours, sa volonté d’élever la sécurité informatique et le contrôle d’internet aux rangs de ses priorités nationales.

Par ailleurs, ce pays, qui compte actuellement pas moins de 650 millions d’internautes, entend bien avoir plus que simplement son « mot à dire » quant à l’élaboration de règles et normes mondiales, inexistantes à ce jour, dont l’objectif consisterait à contrer efficacement tous les cybers criminels.

Exit comme lointaine l’époque « zen » des pionniers de l’avènement de l’ère internet, lesquels, essentiellement américains à l’origine (idéalistes ?), considéraient que cet outil fabuleux deviendrait une communauté mondiale sans frontières, protégée des contraintes et entraves juridiques de tous ordres, parce que libre d’idées et ne véhiculant que des échanges sains entre gens sains. Force est de constater que tout ceci évoque un passé totalement révolu !

De plus, qu’ils soient chinois, américains ou européens, les politiques semblent vouloirprendre part de plus en plus à ces débats et décisions stratégiques qui les dépassentpeut-être. Devons-nous y voir la tentation d’imposer des desseins personnels au sein de leurs nations respectives ?
Car au-delà de n’évoquer que des occurrences évidentes dues aux conséquences immuables du progrès, ne se concentrent-ils pas trop en urgence sur les préoccupations subies du moment ? En fonction des événements en cours, il s’agira alors par exemple, chaque fois à échelle nationale, de consolider tel pare-feu, defreiner telles communications entre groupes terroristes, ou encore de priver nos enfants de tel accès à la connaissance.

Pourtant n’avons-nous pas le devoir d’assumer notre 21ème siècle, y compris dans seseffets pervers ?

Enfin, serait-ce un rêve ou serait-ce envisageable, voire impératif, à la manière de la récente Cop21, de convier tous les états souverains du monde entier à unemanifestation d’envergure ayant pour unique objectif de définir puis d’élaborer règles et normes ne concernant que la sécurité informatique ?…soit concrètement unepremière étape sans doute salutaire à la planète internet.

Article de Jean Paul Khorez

Retour à l'accueil