L’entreprise veut optimiser les big data et le machine learning. Mais lorsque la curiosité et l’adaptabilité sont nécessaires, les « bots » montrent leurs limites, permettant à l’humain de revenir au premier plan.

Partout dans le monde, l’intelligence artificielle (IA) séduit par ses promesses d’efficacité et de progrès. Les consultants Gartner, Accenture, McKinsey… annoncent régulièrement que l’IA va révolutionner le monde du travail et remplacer des millions d’employés aux tâches de plus en plus complexes. Il s’agit de ne pas rater le train du « futur ».

Le 20 juin, le gouvernement français a ainsi annoncé le déblocage de 20 millions d’euros pour « installer durablement l’intelligence artificielle au sein de Pôle emploi comme levier de l’accélération de l’accès et du retour à l’emploi durable ». Mais les retours d’expériences invitent à la prudence.

Ainsi le projet Tay (Thinking about you), lancé par Microsoft en mars 2016, était conçu au départ pour permettre une gentille conversation entre une machine – un « bot » (agent logiciel automatique ou semi-automatique) – et des internautes. Mais l’opération a vite tourné court. Car « les internautes ont envoyé des messages racistes. Et le bot les a répétés », s’amuse Jason Hong, professeur de l’Institut des interactions entre ordinateurs et hommes à l’université Carnegie Mellon (Pennsylvanie).

« Les ordinateurs ont beaucoup de mal à comprendre les nuances », reconnaît Daniel Rodriguez, l’expert de United Data Technologies. Tay, qui était muni d’une fonction « répète après moi », envoyait « les féministes en enfer » et donnait raison à Hitler. Ce fut un des premiers ratés de l’IA.

« Mauvaises interprétations »

Ce n’est pas le seul. Car les bots peuvent aussi être trop enclins à la caricature. Kevin Kelly, chargé du développement dans l’entreprise américaine BigBuzz Marketing, sait que certaines sélections de données ne produisent pas les résultats escomptés. Lorsqu’une banque de données de propriétaires de camionnettes est automatiquement liée aux envois des publicités de fusils pour la chasse, les intéressés n’aiment pas. De même, les femmes portant des hauts...

                                                                                                         Article de Caroline Talbot 

Les premiers ratés de l’intelligence artificielle
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